------ Cousinade L'HOSTIS LEON ------

------  Cousinade L'HOSTIS LEON ------

Le Lestisse de Lanviouze

Avez-vous déjà entendu parler du Lestisse de Lanviouze qui avait notamment refait un enfant Jésus à la Saint Vierge ?

 

Qui était-il ?

Jean-Marie L'HOSTIS à l’État-civil, est né à Lanrivoaré (déformé ici en Lanviouze), le 23 mai 1775, au lieu-dit Penandreff, au foyer de François L'HOSTIS et de Marie BURNON. Ses parents se sont mariés l'année précédente, à Tréouergat, paroisse limitrophe de Lanrivoaré. Si c'était le premier mariage de Marie, François était veuf depuis sept mois, et déjà père de trois jeunes enfants.

Jean Marie sera le seul enfant du couple puisque son père décède alors que l'enfant n'a que seize mois. Sa mère se remarie, a un autre fils, et meurt en 1783 : Jean Marie est orphelin à même pas 9 ans. On imagine qu'il sera élevé chez un de ses oncles BURNON ; de toute évidence, il suivra une scolarité puisqu'il saura écrire.

Il réapparaît à l'État-civil le 25 thermidor An VI (12 août 1798) lors de son mariage à Bourg Blanc avec Marie Jacquette Josèphe PAUL, originaire de Coat-Méal, commune où naîtront les neuf enfants du couple. Sur les actes de naissance de ses enfants que Jean Marie signe, il a tour à tour la profession de charpentier ou menuisier. Il devait avoir un talent certain dans le travail du bois, et vivait aussi de l'agriculture, la profession de sa femme l'attestant.

En 1841, Jean Marie L'HOSTIS a 66 ans et (probablement parce qu'il en est natif) se voit confier la réfection des personnages de l'Église de Lanrivoaré ; cette année-là aussi, son épouse Josèphe PAUL décède à leur domicile au Bourg de Coat-Méal.

Jean Marie y mourra quant à lui le 14 juin 1845. Sur son acte de décès, on lui donne la profession de mendiant : probable que l'âge ne lui permettait plus d'exercer son métier et qu'il vivait les derniers temps de la solidarité intergénérationnelle.

 

Notre lointain cousin :

Jean Marie L'HOSTIS est notre lointain cousin généalogique puisqu'il descend aussi de Vincent L'HOSTIS et Barbe PELLEN, ancêtres lointains de notre Jean Marie L'HOSTIS.

 

Son œuvre :

S'il était très talentueux dans sa profession, et bien qu'il sache écrire (ce qui n'était pas si courant à l'époque), il connut quelques soucis à la rédaction de la facture des travaux réalisés. Non seulement, il brada ses talents mais... la rédaction des détails de ses travaux est... hilarante ! Lisez plutôt ce document (rigoureusement authentique) retrouvé dans les archives de l'Église...

 

choeur de l'église de Lanrivoaré.jpg

Choeur de l'Eglise de Lanrivoaré, et vue des statues restaurées par notre cousin

 

"Mémoire de ce qui est dû à M. Lestisse, peintre-sculpteur-décorateur, pour travaux faits dans l'église de Lanviouze (Finistère) le 9 Mars 1841.

- Pour avoir descendu le grand Bon Dieu de dessus le maître-autel, l'avoir lavé et nettoyé, 14 francs 10 sous ;
- Pour avoir fait un nouveau râtelier pour Saint Louis et l'avoir lavé par-devant et par-derrière, 3 francs 10 sous ;
- Pour avoir mis un nouveau bras à Saint Etienne, lui avoir blanchi le nez et fourni une calotte pour cacher le trou qu'il avait sur la tête, 3 francs 3 sous ;
- Pour avoir corrigé le Pater Noster et lui avoir fait et fourni une main, un bras, deux pieds et avoir nettoyé toutes les figures, 18 francs ;
- Pour avoir peint et nettoyé Saint Jean-Baptiste et son mouton et lui avoir placé une corne sur le côté gauche, 5 francs ;
- Pour avoir lavé la Sainte Vierge et lui avoir refait un enfant Jésus et un bras gauche, 24 francs ;
- Pour avoir remis au Saint Esprit une queue neuve et avoir refait un nouveau chapeau à saint Joseph, 4 francs ;
- Pour avoir fourni les cordes pour peindre les Saints Anges au-dessus de l'autel, 5 francs ;
- Pour avoir ôté les vieux yeux des douze apôtres et les avoir remplacé par des neufs, 6 francs ;
- Pour avoir peint une ceinture, mis un bras et une trompette à l'ange qui est au-dessus de la chaire, 7 francs 8 sous ;
- Pour avoir lavé et nettoyé Saint Isidore, Sainte Barbe et Saint Nicolas et Sainte Cécile avec son violon et leur avoir fourni tout ce qui leur manquait, 20 francs 3 sous ;
- Pour avoir fait un diable tout neuf, l'avoir placé sous les pieds de l'Archange Saint Michel et les avoir peints tous les deux, 45 francs ;
- Pour avoir détruit la grande fleur de Lys, pour avoir varlopé* le derrière de Saint Louis et de Charlemagne qui ne voulaient pas entrer dans leurs niches et les avoir peints et décorés tous les deux, 45 francs.
Ce qui donne un total de 166 francs 40 sous pour la remise à neuf des saints de l'église de Lanviouze."

*Varloper : polir, raboter


Alors, c'est assez incroyable, non ?



07/08/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 28 autres membres