------ Cousinade L'HOSTIS LEON ------

------  Cousinade L'HOSTIS LEON ------

Leuriou à Brouennou, le 11 Août 1944

Si en 2014, la France s'est souvenue et a particulièrement honoré ses "Morts Pour la France" des deux conflits mondiaux, nous nous souvenons de certains des nôtres, victimes civiles de la Libération.

Le 11 Août 1944 est jour de liesse à Landéda, les Alliés sont arrivés au bourg et la commune est enfin libérée. De l'autre côté de l'Aber, à Saint-Pabu, où est installé un des plus grands camps allemands de la région (jusqu'à 2000 hommes pouvaient y vivre), les quelques 180 soldats qui n'ont pas reçu l'ordre d'aller défendre Brest sont sur le qui-vive et refusent de se rendre à la Résistance qui les cerne.

A Brouennou, Pierre LE GOFF de Prat A Lan, sa femme Marie Josèphe L'HOSTIS et leurs enfants sont occupés aux travaux des champs dans leur parcelle de Leuriou. En panne, un camion est arrêté sur la route près du champ. Très inquiets, les soldats de Saint-Pabu qui scrutent ce qui se passe alentour y voient une menace sérieuse et les canons lancent des obus qui commencent à siffler au dessus de la famille LE GOFF et s'abattent autour d'eux.

Pour se protéger, Pierre LE GOFF et sa famille se réfugient de l'autre côté de la route, dans la cour de ferme des LE ROUX (l'épouse Marie Antoinette est la sœur de Marie Josèphe) ; les enfants du couple LE ROUX se sont rendus au Bourg de Landéda pour fêter la Libération de leur commune. Les LE GOFF, leurs 4 enfants et le couple LE ROUX s'adossent à un tas de paille, pensant être à l'abri. Malheureusement, un des obus tombe sur un rouleau de pierre qui se trouve dans la cour de la ferme et explose. C'est le drame : les deux familles sont fauchées par les éclats de l'obus.

Plusieurs personnes gisent inanimées ; le seul indemne, Joseph LE GOFF, 14 ans, part chercher les secours. Mais ses parents Pierre LE GOFF et Marie Josèphe L'HOSTIS ont été tués sur le coup. Les deux plus jeunes enfants LE GOFF sont aussi sur les lieux du drame. Juchée sur les épaules de son père, Thérèse, 2 ans ½, est indemne ; c'est son oncle Louis LE GOFF qui l'aurait séparée du corps sans vie de son père. Paul, 6 ans, est grièvement blessé aux jambes : il est hospitalisé à Lesneven, ainsi que Charles LE ROUX et Marie Louise LE GOFF (fille aînée du couple LE GOFF) ; ces deux derniers y décèdent dans la soirée. Marie Antoinette L'HOSTIS décèdera des suites de ses blessures trois mois plus tard.

Ce drame fait cinq victimes civiles et laisse 3 orphelins chez les LE GOFF et 5 chez les LE ROUX.

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Cette branche L'HOSTIS avait déjà été touchée par le destin. Le père de Marie Antoinette et Marie Josèphe, Joseph L' HOSTIS, veuf depuis 1921, est mort noyé en 1936, à peine un an après le décès de sa fille Jeanne, victime de tuberculose. Il ne reste plus que deux fils célibataires âgés de 31 et 28 ans. Les orphelins sont recueillis par leurs familles paternelles respectives, les LE GOFF par leurs oncles et tantes et les LE ROUX par leur grand-père paternel.

Ils ont fait leur chemin en sachant qu'ils avaient plein de petits cousins L'HOSTIS, qu'ils ne connaissent pas. Nous espérons que la cousinade sera pour eux l'occasion de retrouver leurs cousins, et les aidera d'une certaine manière à réparer la séparation brutale d'avec la famille L'HOSTIS et apaiser un peu la douleur laissée par ce drame du 11 août 1944.



06/01/2015
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